mardi 22 août 2017

Pukkekpop - 17/08/17


Mac Demarco - Pukkepop 2017


J'ai été me promener du côté de la plaine de Kiewit à Hasselt jeudi dernier à l'occasion du festival Pukkelpop, le dernier grand rendez-vous musical de l'été en Belgique, et cela faisait un baille que je n'y avais plus mis les pieds... J'étais donc ravi de retrouver ce vaste site aux allures de grande kermesse à la flamande avec ses nombreux chapiteaux, son attraction foraine et sa multitude de ballons gonflables dans tous les sens.

Comme avant chaque départ en festival, je m'étais concocté mon petit programme personnel avec les artistes à ne pas louper. Le problème, c'est que la programmation était dense et particulièrement riche, et qu'il allait donc falloir faire des choix pas toujours agréables. Ou alors, une autre option s'offrait à moi, c'était de regarder une partie de chacun des concerts que j'avais notés sur ma liste, dans une sorte d'apéro tapas plutôt que de gros menu trois services. C'est finalement ce que j'ai choisi de faire, bougeant d'une scène à l'autre et accumulant les kilomètres au fil de la journée.

Girls in Hawaii fut le premier concert de la journée et, pour le coup, je l'ai regardé en entier puisque j'avais un peu de temps devant moi. La Marquee n'était pas totalement pleine pour accueillir les musiciens originaires de Braine-l'Alleud qui venaient présenter sur scène leur quatrième album dont la sortie est prévue dans les prochaines semaines. Même s'ils ont eu un peu de mal à véritablement faire décoller l'assistance, ils ont livré une prestation diversifiée, oscillant entre les anciens et le nouvel album, alternant les ballades et les chansons pêchues, s'écartant même par instants de leur credo en distillant des touches disco-pop. Première mise en bouche de la journée plutôt réussie.

Les vétérans du rap West Coast, à savoir Cypress Hill, étaient la prochaine étape du programme. Le public est déjà plus nombreux sur la Main Stage malgré les quelques gouttes qui commencent à tomber et qui obligent les festivaliers à sortir les K-way pour la première fois de la journée. Même si les musiciens approchent tous dangereusement de la cinquantaine, ils n'ont pas tellement changé, au final. Les voix sont pratiquement identiques et les tubes font toujours recette (Insane in the quoi ?). Du haut de ses 47 ans, B-Real, pétard en main, s'amuse avec le public et on passe un bon moment avec lui. Ni plus ni moins.

Je reprends la route en direction de la Dance Hall pour aller observer le nouveau petit prodige de l'électro française : Petit Biscuit. Je prends le concert en route et la patte du compositeur de 17 ans est facilement reconnaissable. Il joue en live et prend régulièrement sa guitare électrique pour étayer ses différents morceaux. Gros succès d'audience, sans surprise, pour son tube Sunset Love. Les différents instruments et le travail de textures (dans le style des ses mentors Bonobo, Flume, et même The xx) font qu'on prend du bon temps en compagnie de ce jeune artiste qui a déjà la qualité de composer toutes ses chansons lui-même (et de ne faire quasiment aucun remix).

Petite pause avant d'entamer le rush de la soirée qui commence par PJ Harvey (j'ai laissé tomber The Naked And Famous...). La chanteuse anglaise de 47 ans est toujours aussi fascinante, aussi bien à regarder qu'à écouter. De ses postures théâtrales et de sa voix envoûtante, elle hypnotise le public, nombreux mais respectueux, amassé dans la Marquee. En compagnie de ses fidèles musiciens, elle alterne entre le calme et la tension, les moments de félicité et les explosions sonores grandiloquentes. On assiste à une sorte de grande cérémonie religieuse, un peu hors de l'espace et du temps.

J'observe ensuite de loin les dernières minutes de Stormzy. L'énergie, le flow et l'accent britannique du rappeur me laissent plutôt une bonne impression même si c'est bien trop court que pour me faire une idée vraiment précise de la prestation... A revoir.

Je remonte toute la plaine pour le début du concert de Solange, très attendue au Pukkelpop après son annulation de dernière minute à Dour au mois de juillet. Le dernier album de la petite sœur de Beyoncé, A Seat at the Table, avait reçu d'excellentes critiques lors de sa sortie en 2016 et je voulais me faire ma propre opinion. Je n'ai malheureusement pas réussi à rentrer dans le concert malgré la belle voix, les chorégraphies et le visuel très soigné. Peut-être que la prestation manquait un peu d'énergie et de spontanéité à mon goût...

Je retourne ensuite à la Marquee pour le concert d'Interpol qui a décidé de rejouer en live son premier et mythique album Turn on the Bright Lights en l'honneur des 15 ans de sa sortie. J'avais vu les musiciens newyorkais il y a deux ans au festival Rock en Seine et j'avoue que j'avais été plutôt déçu par leur prestation bien trop policée. Mais il semble que l'atmosphère plus confinée d'un chapiteau soit davantage taillée pour leurs prestations. En balançant le tube Evil dès les premiers instants du concert, ils ont allumé un feu qu'ils ont réussi à maintenir éveillé tout au long des 60 minutes, en attisant la foule de leurs guitares électriques et de leur impeccable session rythmique.

Interpol - Pukkelpop 2017 (full concert)

Je quitte le chapiteau à la fin du concert pour assister à la prestation d'un autre chanteur à la voix grave, Editors. Quand j'arrive, les anglais sont déjà occupés à envoyer du lourd. Ils déversent leur atmosphère sombre et théâtrale sur la plaine en utilisant massivement le synthétiseur. La nuit est désormais tombée et les jeux de lumière virevoltants en provenance de la grande scène ajoutent un plus. Après l'incontournable et remuant tube Papillon, Tom Smith s'installe seul au piano pour une version émouvante du titre No Sound but the Wind dédicacée aux victimes de l'attentat de Barcelone commis quelques heures plus tôt... Un moment de grâce qui termine le concert.

Editors - Pukkelpop 2017 (full show)

Arrive ensuite le gros dilemme de la journée puisque les organisateurs du Pukkelpop ont décidé de programmer en même temps The xx et Mac Demarco, les deux artistes de la journée que j'avais sans aucun doute le plus envie de voir et qui justifiaient à eux-seuls le déplacement à Hasselt (choix assez étonnant tout de même de faire jouer Mac Demarco à 00h45 dans le sens où le rock décontracté du musicien aurait selon moi mieux convenu à une fin d'après-midi en plein air plutôt qu'à une fin de soirée dans un chapiteau...).

Je commence par The xx. Cette fois-ci, c'est la marée humaine devant la Main Stage. Rien d'étonnant, le trio londonien est la tête d'affiche de la journée et l'un des concerts les plus attendus de tout le week-end. Les musiciens ont largement tourné cette année et le son est impeccable. Ils maîtrisent leur sujet, avec grâce et élégance, emmenant le public avec eux au début de chaque morceau et le relâchant délicatement à la fin. Ils semblent réellement touchés par les réactions enthousiastes de la foule, presqu'un peu mal à l'aise face à tant de compliments. Durant cette première moitié du show, The xx fait la part belle à son dernier album, I See You, avec des morceaux comme Say Something Loving, Dangerous, I Dare You....

Je serais bien resté encore un peu mais, si je veux voir Mac Demarco, il est temps d'y aller. Je passe de la foule compacte à un chapiteau à moitié vide, ce qui me permet de me glisser pratiquement au premier rang pour observer le phénomène. Car il s'agit bien d'un phénomène. Avec son pantalon trop grand et retroussé, ses chaussettes blanches et ses baskets pourries, son t-shirt rentré à l'intérieur et sa bouteille de whisky en main, il est l'anti-héros par excellence. Il se marre en permanence et joue ses chansons avec une décontraction déconcertante. Quand j'arrive, il entame l'un de ses nouveaux singles, My Old Man, et se lance ensuite dans une version déjantée et hallucinante du titre A Thousand Miles de Vanessa Carlton (oui, oui...). Il finit torse nu et se jette dans la foule. Vient encore une dernière chanson, Still Together, tout aussi allumée que la précédente, qui termine en beauté cette journée, l'esprit léger et le sourire aux lèvres...                      

 

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