jeudi 31 août 2017

King Krule - Czech One



C'est le grand retour du frêle londonien, rouquin à la tête d'enfant mais à la voix du mec qui a déjà vécu plusieurs vies, chanteur, compositeur, rappeur et producteur, King Krule. En 2011, alors qu'il n'avait que 19 ans, il avait sorti un premier album, Six Feet Beneath The Moon, sorte de manifeste punk-jazz, avec des touches darkwave, hip-hop et trip-hop. Difficilement classifiable. Au fil des ans, de 2010 à 2015, le musicien a changé de pseudonyme aussi souvent que de casquette : Zoo Kid, DJ JD Sports, Edgar the Beatmaker, Edgar the Breathtaker, Lankslacks et The Return of Pimp Schrimp. Récemment, en décembre 2015, il avait choisi de prendre pour la première fois dans sa carrière de musicien son nom de naissance, Archy Marshall, pour un album intitulé A New Place 2 Drown, comme s'il avait besoin de se retrouver dans ce qu'il a de plus intime.

Mais Marshall a décidé de revenir en 2017 sous le nom de scène King Krule, son plus grand succès commercial jusqu'ici, avec un single intitulé Czech One. Ce morceau a été dévoilé le 23 août, soit 4 ans jour pour jour après la sortie du premier album de King Krule. Le musicien avait attisé la curiosité des fans la semaine précédente en leur envoyant un e-mail comportant un mystérieux poster ainsi qu'une vidéo d'une minute estampillée Bermondsey Bosom dans laquelle on pouvait notamment le voir lancer un ballon gonflable dans les airs. Toute cette mise en scène était donc destinée à teaser sa nouvelle chanson et, par extension, à annoncer l'arrivée d'un prochain album dans les mois à venir.


Alors, Czech One ? King Krule a mis de côté les beats électro et les instrus hip-hop pour se plonger dans quelque chose de plus sobre, de plus sinistre aussi. Le tempo est calme, composé principalement d'un thème de piano réminiscent, d'une rythmique réduite à sa plus simple expression et de chœurs qui arrivent et repartent aussitôt. On se croirait assis à la table d'un vieux club de jazz lugubre des quartiers populaires de Londres. Un saxophone mélancolique vient pleurer quelques notes au beau milieu du morceau. La voix de King Krule est grave, son chant presque parlé, comme s'il s'adressait uniquement à lui-même.

A travers les paroles, il évoque une rupture amoureuse dont le souvenir est encore douloureux ("You ask me what her name was called but I found it hard to write"). Il s'en veut de s'être attaché trop vite à cette femme ("Loverboy you drown too quick"). Malgré tout, il reste obsédé par elle et ne parvient pas à la sortir de sa tête ("I can't sleep at night, never slept at night / But she still sits in my dream"). A plusieurs reprises, il exprime le fait de devoir se retrouver seul avec lui-même ("I need a place to write" ... "I need a place to hide").

Le clip a été réalisé par Franck Lebon qui a notamment travaillé avec le rappeur islandais Reije Snow. On voit King Krule marcher au milieu d'une route et s'élever soudainement dans les airs. On le retrouve quelques instants plus tard à bord d'un avion, chantant, mélancolique, le regard tourné vers le hublot. On le suit alors à travers un voyage surréaliste, entre rêve et cauchemar, reflet de l'âme tourmentée du chanteur...

Lien vers le clip :



        

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