jeudi 14 septembre 2017

Courtney Barnett et Kurt Vile - Over Everything



Ils avaient été les héros de l'année 2015 avec leurs albums respectifs (Sometimes I Sit and Think, and Sometimes I Just Sit pour l'un, b'lieve i'm going down pour l'autre), les voici réunis en 2017 pour un album en commun intitulé Lotta Sea Lice. A bien y réfléchir, avec leur dégaine (faussement) négligée, leur attitude nonchalante, leur amour pour les guitares Fender et leurs textes plein d'esprit, ces deux-là étaient faits pour se rencontrer, et ce malgré les 15.000 kilomètres qui séparent Melbourne de Philadelphie. Courtney avait déjà ouvert un concert de Kurt en Australie par le passé mais ce sont pourtant bien des années plus tard que les deux artistes ont développé une réelle amitié, à force de se croiser sur le circuit des festivals internationaux.     

Il aura ensuite fallu deux ans à Kurt et Courtney (à ne pas confondre avec un célèbre couple du début des années '90...) pour mener à bien leur projet d'album commun. Au final, celui-ci est composé de nouvelles chansons (à l'image du titre Over Everything qui sera analysé ci-dessous), de réinterprétations (Peeping Tomboy de Kurt reprise par Courtney et Out Of The Woodwork de Courtney reprise par Kurt) et de covers (Untogether de Belly et Fear Is Like A Forest de Jen Cloher). Neuf morceaux figurent au total sur ce disque dont la sortie est prévue le 13 octobre via le label Matador. Il sera, en outre, accompagné d'une large tournée, en compagnie des musiciens Janet Weiss (Sleater-Kinney), Stella Mozgawa (Warpaint), Rob Laakso (The Violators, Mice Parade) et Katie Harkin (Sleater-Kinney, Wild Beasts). Un sommet de coolitude qui pointe à l'horizon... 

Over Everything est le premier extrait de l'album Lotta Sea Lice. Cette chanson est à la base du projet puisque Kurt Vile l'a écrite tout en se disant qu'elle correspondrait particulièrement bien à son amie Courtney. Et, honnêtement, c'est vrai qu'elle lui correspond particulièrement bien. Comme à Kurt lui-même, d'ailleurs. A l'image des deux musiciens, elle est relax et décontractée, simple sans être simpliste, cool et bon enfant. Kurt et Courtney se partagent gentiment un riff de guitare comme on le ferait au coin du feu. Leurs voix lancinantes se traînent, se croisent et se superposent avec une belle harmonie. Au fil des minutes, la douce mélodie de départ s'accélère dans un léger crescendo et le morceau prend un virage plus instrumental, laissant les guitares prendre le dessus, les solos remplacer les deux voix.


A travers les paroles, le duo explore le thème de l'isolement ("When I'm all alone on my own by my lonesome / And there ain't a single 'nother soul around") mais sous un angle à la fois positif et propice à la réflexion. Les musiciens évoquent ici une sorte de solitude choisie, telle une pause que l'on s'octroie parfois dans le tourbillon du quotidien, qui permet simplement de faire ce que l'on a envie de faire, sans se tracasser, sans se presser, sans se stresser ("When I'm outside in a real good mood / You could almost forget 'bout all the other things"). Des thèmes sous-jacents comme la musique ("I wanna dig into my guitar bend a blues riff that hangs") et la nature ("When I step outside to a beautiful morning / Where the trees are all waggin', my hair-flag waving") sont également mis en avant dans le texte.

Le clip a été produit et réalisé par le britannique Danny Cohen, connu pour avoir travaillé sur un grand nombre de films à succès (This Is England, Good Morning England, Le Discours d'un roi, The Danish Girl,...). Celui-ci est tourné en noir et blanc et on peut voir Courtney (tout de noir vêtue) et Kurt (tout de blanc vêtu) assis - ou debout quand la musique s'accélère - sur leurs amplis, guitare à la main, en train de jouer et chanter dans différents lieux, la plupart du temps seuls au beau milieu de nulle part. La particularité de la vidéo tient dans le fait que les deux musiciens sont filmés tour à tour en train de chanter les parties vocales de l'autre, dans une sorte de playback à moitié réussi qui surprend gentiment au début, qui prête à sourire ensuite, qui séduit à la fin. Comme Kurt et Courtney, finalement...  

      
"Over Everything"
When I'm all alone on my own by my lonesome
And there ain't a single 'nother soul around
I wanna dig into my guitar, bend a blues riff that hangs
Over everything

When I'm by myself and it's daytime cuz down-under
Or wherever it is I live when it's evening
You know I speed-read the morning news and come up with my own little song also
...too

When I step outside to a beautiful morning
Where the trees are all waggin', my hair-flag waving
The scenery ragin', my life/love cascading, and the smog hangs
Over everything

When I'm outside in a real good mood
You could almost forget 'bout all the other things
Like a big old ominous cloud in my periphery

Don't wanna talk about it
Simultaneous I shout it

When I was young I liked to hear music blarin'
And I wasn't carin' to neuter my jams with earplugs
But these days I inhabitate a high-pitched ring over things
So these days I plug 'em up

When I'm strugglin' with my songs I do the same thing too
And then I crunch 'em up in headphones, cause why wouldn't you?
You could say I hear you on several levels at high decibels
Over everything

When I'm all alone on my own by myself
And there ain't another single one around
I wanna dig into my guitar, bend a blues riff that hangs
Over everything

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