mardi 11 juillet 2017

Liam Gallagher - Ardentes 2017



En tant que trentenaire un brin nostalgique, amateur de rock "enraciné", la venue de Liam Gallagher dimanche dernier au festival Les Ardentes constituait un petit évènement en soi. L'ex-Oasis et ex-Beady Eye venait défendre en bord de Meuse son tout premier album en tant qu'artiste solo, intitulé As You Were, dont la sortie est prévue pour le mois d'octobre 2017. Même si la programmation de Gallagher aux Ardentes n'entre pas à proprement parler dans la nouvelle direction urbaine et Hip-Hop prise par le festival liégeois il y a quelques années déjà, il semble que le rock y trouve encore de-ci de-là une petite place et qu'une partie du public, un peu moins jeune pour le coup, y soit toujours réceptif.

A l'approche du début du concert, une assistance de plus en plus nombreuse (ce qui n'a pas toujours été le cas les jours précédents, peut-être à cause de l'éloignement des deux scènes et des festivaliers en "transit" sur la longue route des saveurs) occupe l'espace verdoyant et ombragé de l'Open Air. Quelques fans de la première heure, en veste Adidas, maillot à l'effigie de Manchester City et drapeau Made in England sur les épaules occupent déjà les premiers rangs depuis un petit bout de temps. Les autres arrivent au compte-gouttes et la plaine est finalement joliment décorée au moment de l'entrée des musiciens sur la scène.

Liam a toujours la même démarche de petit merdeux (malgré ses 44 ans) de la Working Class des quartiers du nord de l'Angleterre, les pieds en canard et le buste penché en arrière. Il toise la foule, montre du doigt et s'adresse une première fois au public avec son accent à couper au couteau. Qu'on apprécie ou non son attitude arrogante, il attire les regards et magnétise le public. C'est vêtu de son éternel parka (même sous cette chaleur estivale) et tambourin à la main qu'il entame avec ses musiciens (il a notamment débauché le fidèle bassiste des Babyshambles, Drew McConnell, pour sa tournée actuelle) le premier morceau de la soirée. Il s'agit de Rock 'n' Roll Star, plage d'ouverture du tout premier album d'Oasis, Definitely Maybe, sorti en 1995. Quelques gobelets de bière s'envolent dans les airs. Le ton est donné.

Ce qui frappe d'emblée, c'est le fait que Liam Gallagher n'a pratiquement rien perdu de sa voix en 20 ans de carrière. Mieux, il en a même récupéré une partie si on se réfère à la fin de l'ère Oasis. En fermant les yeux, on fait facilement un bond en arrière pour se retrouver en plein âge d'or de la britpop, au temps où Oasis et Blur se disputaient le haut de l'affiche. En les ouvrant, il faut reconnaître que le visage du chanteur trahit un peu le poids des années (des excès aussi) même s'il a gardé la pause, les mains derrière le dos et le micro légèrement en contrebas. Les musiciens jouent fort mais le son est impeccable. Leur premier concert ensemble ne date que de la fin du mois de mai 2017 mais ils sont déjà bien rodés et parfaitement au point. C'est simple et sans fioriture. It's only rock 'n' roll, baby !

Le groupe enchaîne alors avec un second tube d'Oasis, Morning Glory, avant de proposer au public ses nouvelles chansons (Wall of Glass, Chinatown...) dont les premières écoutes laissent présager un album rock plutôt travaillé et assez bien abouti. Liam continue à jouer l'arrogant, crache par terre et s'emballe à plusieurs reprises contre son ingénieur du son pour ce qui semble être un problème de "retour in-ear". Mais derrière la carapace du rebelle, se cache aussi un homme de cœur et de valeurs (il suffit de voir l'attitude adoptée par l'artiste à la suite des attentats de Manchester et Londres) : il dédicace à plusieurs reprises ses chansons à des fans dans le public et certains sourires en coin trahissent le fait qu'il y a bel et bien quelqu'un d'autre derrière le personnage public, les "fuck" à chaque fin de phrase et les insultes au frangin...   

Les morceaux continuent de s'enchaîner à un rythme soutenu (à noter encore parmi les titres les plus célèbres D'You Know What I Mean et Slide Away) pendant une heure de concert. Belle surprise à la fin de la prestation, Liam gratifie l'assistance du tube planétaire Wonderwall, très rarement joué en live par l'artiste (au contraire de son frère Noel). "It's Wonderwall or it's fuck all", lance-t-il juste avant que résonne les célèbres accords à la guitare acoustique. "Today is gonna be the day...", la chanson démarre et la plaine chante à l'unisson. Une belle façon de clôturer ce qui a sans doute été le vrai moment rock de l'édition 2017 du festival Les Ardentes...

Liam Gallagher - Wonderwall (Les Ardentes 2017)
      

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