mardi 27 juin 2017

Guns N' Roses - TW Classic



Aller voir Guns N' Roses en concert, cela rappelle inévitablement des souvenirs, cela replonge quelques années en arrière, cela ravive le passé... Ou pour être plus précis, c'est revoir Axl, Slash et Duff réunis sur la même scène qui procure cet effet, car on oublierait presque que le groupe a continué à jouer après leur séparation en 1996, avec Axl pour seul membre de la formation initiale, mais il faut dire que l'album Chinese Democracy n'a pas laissé un souvenir impérissable dans les esprits... La période de gloire, c'était de 1987 à 1993, celle où Guns N' Roses était le plus grand groupe de rock de la planète.

Personnellement, j'étais encore un enfant (6-7-8 ans), mais cela ne m'empêchait pas d'avoir des posters géants dans ma chambre, de découper des articles de presse pour les coller soigneusement dans un album photo et d'écouter en boucle Use Your Illusion I & II. J'avais même réussi à convaincre mes parents de me laisser percer l'oreille le temps des grandes vacances pour ressembler un peu plus à mes idoles. Guns N' Roses était une sorte d'obsession. Malheureusement, j'étais bien trop jeune pour assister à un concert et je n'ai donc jamais pu voir le groupe en live. A mon grand regret...

Bien sûr, le temps a passé et la passion s'est quelque peu évanouie. D'autres groupes et d'autres styles musicaux ont pris une place plus importante dans ma vie et je n'écoutais plus les Guns que de manière occasionnelle. Mais quand j'ai appris, il y a un peu plus d'un an, que trois des membres fondateurs se réunissaient pour un concert historique au festival Coachella en Californie, et donc que Axl et Slash semblaient avoir mis de côté leurs différends, j'ai senti en moi comme une montée d'excitation. D'autant plus qu'une large tournée était annoncée par la suite et qu'un passage en Europe se profilait donc à l'horizon.

Evidemment, comme dans toutes les grandes reformations, les enjeux financiers sont colossaux (le groupe a touché 3 millions de dollars pour chacun des 25 concerts programmés dans les stades nord-américains en 2016 et 14 millions de dollars pour les deux dates à Coachella....) et il ne faudrait pas romancer à outrance ce retour sur le devant de la scène... Sérieusement, qui refuserait une pareille offre ? Mais, après tout, peu importe ce qui se passe en coulisses, du moment que le spectacle en vaille la peine. Et si ça peut faire plaisir à tout le monde, c'est le principal. Par chance, Guns N' Roses avait choisi de faire une halte par la Belgique à l'occasion du TW Classic, et le jour J, c'était ce samedi 24 juin.

La moyenne d'âge dans la pleine est relativement élevée, une quarantaine d'années environ, et presqu'une personne sur trois porte un t-shirt à l'effigie du groupe. Au total, un peu moins de 60.000 tickets ont été vendus pour l'évènement et la foule se densifie considérablement devant la scène à l'approche du début des hostilités (21h). Des coups de feu retentissent alors en provenance des revolvers projetés sur l'écran dans le fond de la scène. Auparavant champion hors catégorie des retards et annulations de dernière minute, Axl se présente à l'heure au rendez-vous.

Première constatation, il a pris un petit coup de vieux dans la gueule... Son visage est bouffi et ses cheveux, plus courts, sont légèrement dégarnis. Slash est lui aussi un peu plus costaud qu'à l'époque (fameux biceps !) mais avec ses éternels cheveux noirs bouclés, son haut-de-forme et ses lunettes de soleil, il donne l'impression d'être celui qui a le moins changé. Duff porte, quant à lui, les marques des excès sur son visage (et d'un alcoolisme dont il s'est débarrassé il n'y a pas si longtemps que cela). Ils sont accompagnés de Dizzy Reed aux claviers et percussions (lui aussi membre historique du groupe puisqu'il a rejoint la formation en 1990), de Richard Fortus à la guitare rythmique, de Frank Ferrer à la batterie et de Melissa Reese aux claviers et synthétiseurs.

Axl Rose - Photo TW Classic - Facebook

Le concert commence par les morceaux It's So Easy et Mr. Brownstone, deux vestiges de Appetite For Destruction, le premier album du groupe sorti en 1987. Tous les doutes qui pouvaient encore subsister sont balayés instantanément. Le son est impeccable, la voix d'Axl Rose tient toujours la dragée haute (même si elle me donnera l'impression de s'essouffler quelque peu au fil des chansons), Duff McKagan maîtrise parfaitement son sujet et Slash confirme instantanément qu'il est toujours l'un des plus grands guitaristes de rock au monde.

Slash - Photo TW Classic - Facebook

A partir du quatrième titre, Welcome To The Jungle, le concert prend une autre tournure. Nous entrons dans la jungle et c'est l'ensemble du public qui se réveille. Le groupe enchaîne alors les morceaux à une cadence effrénée. Ceux-ci ont toujours la même puissance, la même énergie, la même attractivité. Les musiciens alternent les tubes (doit-on vraiment les citer ?) et les reprises (avec une mention spéciale pour la version instrumentale de Wish You Were Here de Pink Floyd et surtout de Black Hole Sun de Soudgarden en hommage au défunt Chris Cornell).

Duff McKagan - Photo TW Classic - Facebook

Les effets lumineux défilent sur les écrans géants et les feux d'artifice s'élancent dans les airs. Axl change de tenue régulièrement comme à la vieille époque (c'est le retour du banda et du chapeau de cow-boy), s'autorise encore quelques courses d'un bout à l'autre de la scène, se dandine et prend les pauses qui lui sont caractéristiques. A 55 ans, il prouve surtout qu'il est encore l'un des plus grands frontmen de la musique rock. A l'instar de ses acolytes, il semble taillé sur mesure pour ce genre d'évènement de grande envergure.

Le revers de la médaille ? Les musiciens communiquent très peu, que ce soit entre eux ou avec le public... Il faut reconnaître qu'Axl, Slash et Duff ne paraissent pas particulièrement complices et on se surprend à s'interroger sur la vraie nature de leur relation. Mais l'énergie qu'ils déploient pour assurer le show compense largement tout cela et on laisse nos réflexions pour plus tard. Ce n'est pas le moment...

Aux environs de minuit, après 27 chansons et près de trois heures de concert, la soirée se termine par le titre emblématique Paradise City. Et à cet instant précis, c'est bien à cet endroit que nous sommes...

Photo Guns N' Roses - Facebook


Setlist :

Its So Easy / Mr. Brownstone / Chinese Democracy / Welcome To The Jungle / Double Talkin' Jive / Better / Estranged / Live And Let Die (Wings cover) / Rocket Queen / You Could Be Mine / Attitude (Misfits cover) / This I Love / Civil War / Yesterdays / Coma / Speak Softly Love (Nino Rota cover)/ Sweet Child O' Mine / Out Ta Get Me / Wish You Were Here (Pink Floyd cover) / November Rain / Black Hole Sun (Soundgarden cover)/ Knockin' On Heaven's Door (Bob Dylan cover)/ Nightrain / Don't Cry / The Seeker (The Who cover)/ Paradise City        

 

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