Photo : Shirlaine Forrest
Après un premier album folk joliment minimaliste composé dans une cabane au fond des bois du Winsconsin, For Emma, Forever Ago, un deuxième plus sophistiqué aux allures de fanfare mélancolique, Bon Iver, Bon Iver, le groupe américain poursuit son évolution artistique avec un troisième opus qui prend la forme d'un patchwork façonné de multiples sonorités électroniques, de samples et de collages musicaux, 22, A Million.
Ce dernier est né du cerveau tourmenté de son leader, Justin Vernon, qui, après le succès des deux précédents disques, a sombré progressivement dans la dépression. Parti sur l'île de Santorin en Grèce, en basse saison, pour tenter de trouver des réponses à ses questions existentielles, il n'y éprouve que solitude et désolation. Cependant, son expérience va finalement s'avérer être une formidable source d'inspiration pour l'élaboration de son nouvel album. De retour chez lui, dans le nord des Etats-Unis, il s'installe derrière sa boîte à rythmes Roland et s'atèle à la composition de 22, A Million, un disque en rupture avec le passé qui, bien que possédant une part d'obscurité, n'est pourtant pas aussi mélancolique que les deux premiers.
La plage d'ouverture s'intitule 22 (OVER S∞∞N). Comme tous les autres titres de l'album, outre le fait d'être difficilement prononçable, il est composé d'une donnée numérique. Le disque commence avec le nombre 22 et se termine avec le million (00000 Million), ce qui explique son nom : 22, A Million. Tous ces nombres n'ont pas été choisis au hasard mais, au contraire, possèdent une signification bien particulière aux yeux de Justin Vernon. Le 22 est son nombre de prédilection, celui qui lui ressemble (au contraire du million qui symbolise l'étranger). C'est celui qu'il choisissait lorsqu'il faisait du sport étant plus jeune et c'est celui qu'il utilise lorsqu'il programme son réveil (22 minutes après l'heure choisie). Dans cette première chanson, il décompose le nombre à plusieurs en répétant les chiffres two, two.
"It might be over soon" signifie littéralement "Cela pourrait être bientôt fini". Derrière le "cela" se cache les sentiments négatifs éprouvés par Justin lors de son escapade sur les îles grecques. Il se répétait cette phrase dans sa tête, comme on récite un mantra, en se persuadant que tout pourrait bientôt s'arranger. Lors de la conférence de presse organisée chez lui à Eau Claire, dans le Winsconsin, pour présenter officiellement son nouvel album, le musicien insistait sur le fait de ne jamais visiter seul les îles grecques hors saison tant celles-ci offrent un visage différent (celui de l'abandon) qui est aux antipodes de l'effervescence estivale.
La chanson est composée principalement d'un son de saxophone, répété en continu, sur lequel viennent s'ajouter quelques notes de guitare électrique ainsi que la voix de Justin Vernon. Elle intègre également un sample du morceau How I Get Over de Mahalia Jackson. Cet hymne gospel a été interprété par l'artiste lors de la Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté, quelques minutes avant le discours historique de Martin Luther King, I have a dream, devant 250.000 personnes (1963). Dans le flou mystérieux et obscure des paroles de Justin Vernon, les extraits tirés de ce morceau apparaissent telles des petites sources de lumière et d'optimisme.
La version présentée dans la vidéo ci-dessus (Bob Moose extended Cab Version) a été réalisée dans le cadre d'un single promotionnel accompagnant la sortie de l'album. Ce dernier est sorti le 30 septembre 2016 sur le label de rock indépendant américain Jagjaguwar.
La plage d'ouverture s'intitule 22 (OVER S∞∞N). Comme tous les autres titres de l'album, outre le fait d'être difficilement prononçable, il est composé d'une donnée numérique. Le disque commence avec le nombre 22 et se termine avec le million (00000 Million), ce qui explique son nom : 22, A Million. Tous ces nombres n'ont pas été choisis au hasard mais, au contraire, possèdent une signification bien particulière aux yeux de Justin Vernon. Le 22 est son nombre de prédilection, celui qui lui ressemble (au contraire du million qui symbolise l'étranger). C'est celui qu'il choisissait lorsqu'il faisait du sport étant plus jeune et c'est celui qu'il utilise lorsqu'il programme son réveil (22 minutes après l'heure choisie). Dans cette première chanson, il décompose le nombre à plusieurs en répétant les chiffres two, two.
"It might be over soon (two, two)"
"It might be over soon" signifie littéralement "Cela pourrait être bientôt fini". Derrière le "cela" se cache les sentiments négatifs éprouvés par Justin lors de son escapade sur les îles grecques. Il se répétait cette phrase dans sa tête, comme on récite un mantra, en se persuadant que tout pourrait bientôt s'arranger. Lors de la conférence de presse organisée chez lui à Eau Claire, dans le Winsconsin, pour présenter officiellement son nouvel album, le musicien insistait sur le fait de ne jamais visiter seul les îles grecques hors saison tant celles-ci offrent un visage différent (celui de l'abandon) qui est aux antipodes de l'effervescence estivale.
La chanson est composée principalement d'un son de saxophone, répété en continu, sur lequel viennent s'ajouter quelques notes de guitare électrique ainsi que la voix de Justin Vernon. Elle intègre également un sample du morceau How I Get Over de Mahalia Jackson. Cet hymne gospel a été interprété par l'artiste lors de la Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté, quelques minutes avant le discours historique de Martin Luther King, I have a dream, devant 250.000 personnes (1963). Dans le flou mystérieux et obscure des paroles de Justin Vernon, les extraits tirés de ce morceau apparaissent telles des petites sources de lumière et d'optimisme.
"And I'm gonna shout all my trouble over"
La version présentée dans la vidéo ci-dessus (Bob Moose extended Cab Version) a été réalisée dans le cadre d'un single promotionnel accompagnant la sortie de l'album. Ce dernier est sorti le 30 septembre 2016 sur le label de rock indépendant américain Jagjaguwar.
22 (OVER S∞∞N)
(It might be over soon, two two)
Where you gonna look for confirmation?
And if it's ever gonna happen
So as I'm standing at the station
It might be over soon
(All these years)
There I found you marked in constellation (two, two)
There isn't ceiling in our garden
And then I draw an ear on you
So I can speak into the silence
I might be over soon (two, do, two)
(It might be over soon, two two)
(And I'm gonna shout all my trouble over)
Oh and I have carried consecration
And the You expelled all decision
As I may stand up with a vision
(Caught daylight, goddamn right)
Within a rise there lies a scission
(It might be over soon)
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