lundi 23 janvier 2017

Timber Timbre - Sewer Blues



Timber Timbre : Simon Trottier, Mathieu Charbonneau et Taylor Kirk 


Avec la sortie de Hot Dreams en 2014, le groupe canadien Timber Timbre avait laissé entrevoir une facette plus optimiste de sa personnalité. Sans pour autant en faire un album joyeux, les sonorités folk-rock s'étaient drapées d'une soul chaleureuse et sensuelle, volonté du leader Taylor Kirk de rompre avec les ambiances bluesy afin de proposer un univers plus lumineux. C'est d'ailleurs sous le ciel clément du quartier de Laurel Canyon à Los Angeles, loin de l'hiver rigoureux de sa terre natale, qu'il avait trouvé l'inspiration et composé la plupart des dix chansons de l'album.

Mais voilà, entre-temps, l'année 2016 est arrivée et le moral du Captain Kirk en a pris un sérieux coup. Mais qui pourrait vraiment lui en vouloir ? Avec la disparition d'artistes tels que Bowie, Prince et Cohen, l'ignominie des attentats terroristes et le marasme politique ambiant (pour ne citer que les premiers éléments qui viennent à l'esprit), c'est clair qu'il y a eu des périodes plus réjouissantes... "Pendant que tout le monde était sur Instagram, les égouts débordaient...", expliquait l'artiste, à l'aide d'une métaphore, lors d'une récente conférence de presse. Et c'est dans ce chaos, dans cette confusion totale que le quatrième album du groupe, dont la sortie est prévue le 7 avril 2017, a été composé et enregistré. Son titre, Sincerely, Future Pollution (que l'on pourrait traduire par Bien à vous, la pollution à venir) est assez évocateur de ce point de vue-là. Nous voilà tous prévenus.

De l'aveu du chanteur lui-même, le travail de conception de l'album a été plus fastidieux que pour les trois précédents. Lui qui était habitué à élaborer seul ses chansons, et ce dans les moindres détails (en faisant pratiquement de Timber Timbre un projet solo), il a cette fois davantage mis à contribution les autres membres du groupe, à savoir Mathieu Charbonneau (piano) et Simon Trottier (guitare). Le batteur Olivier Fairfield est également venu rejoindre le groupe lors de l'enregistrement dans les studios La Frette près de Paris. C'est ensemble qu'ils ont finalisé les neuf titres de ce nouvel opus qui est un témoignage de la dégénération et du désarroi.


Sewer Blues : clip officiel


La semaine dernière, Timber Timbre dévoilait un premier single intitulé Sewer Blues (soit, Le blues des égouts) qui reflète parfaitement l'état d'esprit de cet album. L'ambiance est sombre et l'atmosphère pesante. Le tempo, dont la régularité est quasi-hypnotique, est tailladé par des guitares claires et tranchantes. Mais le véritable instrument phare de la chanson, c'est sans aucun doute le synthétiseur qui, par ses différents effets, lui donnent sa véritable singularité. Sewer Blues pourrait être la chanson-thème d'un film mettant en scène un récit dystopique ou une contre-utopie. Taylor Kirk avait d'ailleurs étudié l'art cinématographique avant de se mettre à la musique et les deux univers se sont déjà croisés à plusieurs reprises dans la discographie de Timber Timbre (l'album Hot Dreams avait été inspiré de l'univers de David Lynch).

Les paroles de Sewer Blues, chantées de la voix grave et élégante de Taylor Kirk, dépeignent davantage une atmosphère qu'elles ne racontent un récit cohérent. Elles sont, sans surprise, sombres et mystérieuses. A travers la chanson, l'auditeur évolue dans un climat brumeux qui est censé être le reflet de la société actuelle, ou du moins celui qui apparaît dans le cerveau tourmenté du chanteur : "Now I come before you / Moving through this tomb of vapor and perfume and fog-filled rooms". Les mots utilisés sont sinistres et pessimistes : "anger", "nausea", "fear", "sewer". Ils sont à l'image du monde moderne. Sewer Blues est un véritable hymne à la noirceur et au désenchantement.

Quant au clip-vidéo, tourné en noir et blanc, il est composé d'une succession de plans flous à travers lesquels on devine les musiciens en train de jouer dans un studio d'enregistrement. On découvre également les images d'une métropole, filmée en mouvement, peut-être à partir d'une voiture ou d'un train. Les lumières de la ville s'étirent en une multitude de points blancs qui scintillent sur l'écran. La vidéo a été réalisée par Karl Lemieux et tournée par Nicolas Canniccioni via la compagnie de production cinématographique montréalaise Metafilms (qui a travaillé, entre autres, avec Adele sur la vidéo du morceau Hello).


Sincerely, Future Pollution : album art



Sewer Blues

Now I come before you
Moving through this tomb of vapor and perfume and fog-filled rooms
Silent compass, anger at dawn
Locked down in the harness, drawn away from the low
The voice is barking of nausea and fear
An unholy jargon in the judgement seat
This knowledge that despite the angel you assume
Commander alibi
I'll surrender to the fume
It's all flesh and fleshed out and forgotten now

I'll go away back to you
I'll go away back through your love
I'll go away back to you
I'll go away back through your love

Better sing a money tune
Light a cigarette
Raise the roof above this ruin
As the song repents
Order of the underground
As the sewer runs clear
Stretch your skin in front of me
Unto every other year

But now I come for you
I come for your womb
For your vapors and your perfume
For your fog-filled rooms
For your
[?] compass
For the body you adorn
As a belt, as a necklace
As a mask, as a horn
It's all flesh and fleshed out and forgotten now

I'll go away back to you
I'll go away back through your love
I'll go away back to you
I'll go away back through your love

I'll go away back to you
I'll go away back through your love
I'll go away back to you
I'll go away back through your love, through your love, through your love, through your love, through your love




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